Soufflet investit sur le port de Rouen

Le groupe céréalier Soufflet investit dans son terminal céréalier du port de Rouen (Seine-Maritime), premier port exportateur de céréales d’Europe occidentale.

Le port de Rouen est le premier port exportateur de céréales d’Europe occidentale et continue d’investir pour garder son leadership. Il a vu passer 9,9 millions de tonnes de blé et d’orge au cours de la campagne record de 2019-2020. Le port qui a approfondi le lit de la Seine entre Rouen et l’estuaire (207 millions d’euros depuis 2012) a entrepris cette fois de mettre au gabarit – pour 7,8 millions d’euros – le terminal du groupe Soufflet, le deuxième opérateur de céréales du port. Il y a deux ans, c’est le premier opérateur, Sénalia, qui avait profité de cette amélioration. « La finalité est d’accueillir à Rouen des navires vracquiers à plus fort tirant d’eau, plus chargés, et ainsi d’améliorer notre attractivité », résume Manuel Gaborieau, délégué commercial d’Haropa (GIE qui réunit les ports du Havre, de Rouen et de Paris), en charge de la filière céréales et agro-industrie.
Mise aux normes

Si le port investit dans les infrastructures, il revient aux opérateurs d’adapter leurs terminaux. « Nous allons mettre aux normes nos installations, qui datent de 1974, avec un nouveau portique de chargement de navires. Objectif : augmenter la cadence de chargement de blé et de malt, et réduire les émissions de poussière pendant le chargement », explique Jean-François Lepy, directeur général de Soufflet Négoce.

Le groupe, installé à Nogent-sur-Seine (Aube), réalise un chiffre d’affaires de 4,8 milliards d’euros (dont 1,7 dans le négoce) avec 6.943 collaborateurs. Les travaux programmés avant le confinement général doivent démarrer en octobre 2020.

« Rouen est un site stratégique pour le groupe Soufflet à plus d’un titre », relève Jean-François Lepy, évoquant les activités de transformation de son groupe à Rouen (malterie, moulin…) et sa situation sur la Seine, maillon central dans la logistique de Soufflet. « 50 % des céréales que nous transportons le sont par la Seine », précise le dirigeant.
Le port le moins cher du monde

A l’écouter, Rouen est en outre, un port compétitif. « C’est le port le moins cher du monde pour le coût de chargement des céréales à bord des navires, soit 4 euros la tonne de blé à Rouen quand on est à 10-12 euros en Russie et 7-8 euros en Ukraine. »

La première destination du blé rouennais reste l’Algérie. Une force du fait de l’importance des volumes achetés par ce pays et une fragilité par la dépendance qui en découle. Le port normand se trouve de fait soumis aux exigences du cahier des charges algérien, en particulier pour le blé tendre, destiné à la panification. Gare donc à la concurrence des blés de Russie et d’Ukraine, qui représentent désormais 40 % du marché mondial !

Mais ces blés de la mer Noire ont un défaut que pointent Jean-François Lepy et Manuel Gaborieau. Leur taux de grains piqués par la punaise des céréales serait supérieur à celui relevé dans les blés d’Europe occidentale. Or, quand le blé est « piqué » dans une certaine proportion par cet insecte ravageur, il peut devenir impropre à la panification.

Source : https://www.lesechos.fr/pme-regions/normandie/le-port-de-rouen-investit-pour-defendre-son-leadership-sur-les-grains-1238715