Blé Energo, juillet 2024 semence de Ferme, Rhône Alpes

Le Billet d’humeur du Président

Par Damien BRUNELLE

Président de FGC

Fragilisation de l’agriculture !

Il n’est pas facile de résumer en termes compréhensibles notre situation agricole sans pour autant passer pour des assistés!

Il suffit pourtant d’une baisse de rendements des céréales de 15 à 20% [1] (très variable selon les régions) pour mettre en évidence la fragilité de notre agriculture alors qu’il y a quelques années nos prédécesseurs étaient capables d’y faire face.

FGC répète inlassablement qu’avoir placé l’agriculture européenne en 1992 dans l’OMC était une terrible erreur.

A quoi il nous était systématiquement répondu « vocation exportatrice » et « puissance agricole française ».

Pourtant il grand temps de faire un bilan : la balance commerciale alimentaire française est déficitaire, celle de l’UE pire encore, depuis longtemps.

Cette année la production de blé (avec la baisse des surfaces en plus des rendements) est même revenue au bas niveau des années 80, le tout en ayant fait disparaître presque un million d’agriculteurs !

Notre agriculture, soumise à la loi du moins disant mondial et aux turbulences diplomatiques, est devenue extrêmement fragile.

La spécialisation avec l’impossibilité économique de produire des légumineuses dans les assolements, la dépendance aux choix écologiques irréfléchis (limitation de l’irrigation, des phytos, de la régulation des nuisibles, des innovations…), la recherche confiée soit à des militants soit à des investisseurs soucieux d’un retour rapide sur investissement, sont les principales erreurs qui se paient cash!

Elles ne sont pourtant pas si loin les manifestations de cet hiver où les slogans historiques de FGC était portés sur de nombreuses banderoles : « des prix, pas des primes », « nous voulons vivre de notre travail ».

Or, il ne faut pas se mentir, cela n’est possible qu’à la condition de sortir de l’OMC pour retrouver des marchés organisés et protégés.

Madame la  Ministre de l’Agriculture, nous vous demandons ceci : « L’exception agriculturelle, au plus vite ! »

[1] (source Arvalis)