COVID-19 : désengagement des chasseurs

La Fédération nationale des chasseurs (FNC) avertit de son intention de ne plus financer à elle seule les dégâts de grand gibier intervenus sur les parcelles agricoles au prétexte que les fédérations départementales (FDC) ne peuvent plus conduire d’actions de chasse durant la période de confinement.

FGC conteste cette vision des choses.

La chasse du sanglier en mars était une nouveauté cette année.

La saison de la chasse est terminée depuis la fin du mois de février, sauf pour le sanglier, chassable – c’est une nouveauté – jusqu’au 31 mars. Durant les années précédentes, le sanglier n’était donc pas chassé en mars, sans que ne soit remis en cause l’engagement des chasseurs à assumer les responsabilités qui leur sont confiées par la loi d’indemniser les dégâts.

L’impossibilité de chasser du fait du Covid-19 a peu d’influence, par rapport aux années précédentes, sur la dynamique des populations ou sur les dégâts qui vont survenir.

Il semblerait cependant primordial que des autorisations dérogatoires de destruction soient accordées par les préfets en cas de forts dégâts avérés.

EN TOUT ÉTAT DE CAUSE, DÉCLAREZ VOS DÉGÂTS !

Si l’estimateur ne se déplace pas, prenez des photos et des vidéos des dégâts !

Les FDC avancent aussi l’impossibilité de réaliser les estimations sur le terrain suite aux déclarations de dégâts des agriculteurs pour cause de « droit de retrait » du personnel de la fédération et des estimateurs. Il semble cependant que les dégâts doivent continuer à être déclarés selon la procédure prévue. Se pose alors la question de la preuve des dégâts (date du sinistre, localisation et intensité).

FGC souhaite que des photos et vidéos, ou des expertises privées des parcelles endommagées, puissent être prises en compte lorsque l’estimateur n’a pas pu se déplacer dans le délai réglementaire de 8 jours. D’après l’APCA, ce point doit encore être confirmé par le ministère mais il va de toute façon bien falloir trouver des moyens de prouver les dégâts intervenus.

Il serait également intéressant que les FDC procèdent à la constatation des dégâts par survol de drone.
Elles disposeraient ainsi de données utilisables ultérieurement pour poursuivre les procédures d’indemnisation.

FGC ne comprend d’ailleurs pas en quoi le déplacement d’un estimateur en zone rurale ne pourrait pas se faire en respectant simplement les nécessaires précautions d’hygiène.

L’État va-t-il accepter de payer en lieu et place des FDC ?

La FNC a semble-t-il réalisé une demande de prise en charge des dégâts par le budget de l’État.

Depuis son arrivée à la présidence de la FNC, Willy Schraen n’a jamais caché son souhait de faire financer les dégâts de gibier par d’autres que les chasseurs, l’équation financière étant difficile à tenir pour nombre de FDC.

La section dégâts de gibier de la CR a demandé au ministère de l’Écologie quelle suite il compte donner à une telle demande, dans quel délai et sous quelles conditions.