24 Mar 2023 Édito newsletter FGC – mars 2023
Bien que nos sites internet (le principal étant www.francegrandescultures.fr) constituent une source d’alimentation régulière en informations, la lettre d’information que vous trouverez ci-dessous permet de faciliter le contact avec vous, nous permet de rappeler nos dernières prises de positions et de vous rendre compte de l’actualité syndicale et agricole autour des sujets grandes cultures.
Je tiens d’abord à vous remercier chaleureusement pour votre participation en nombre à l’assemblée générale à Provins le 9 février dernier, qui a permis d’élire ou de réélire le tiers sortant, puis l’élection du bureau. La convivialité et la richesse des échanges étaient au rendez-vous.
Instabilité et irresponsabilité ! Où est la souveraineté ?
L’instabilité de notre métier est devenue affolante. France Grandes Cultures (FGC) est particulièrement préoccupée par cette situation, et les inquiétudes qu’elles génèrent. Les paysans sont malheureusement habitués et rompus aux caprices de la météo : sécheresses, inondations, grêles, gel, etc. Ces aléas ont toujours fait partie des « risques du métier », mais aujourd’hui l’instabilité vient d’ailleurs. Nous sommes à la merci de décisions politiques, diplomatiques, sociétales et juridiques, d’autant plus imprévisibles qu’elles sont incompréhensibles et paradoxales.
La suppression européenne des NNI en enrobage, forme la moins préjudiciable sur l’environnement, est révélatrice de cette instabilité du métier. Qui décide ? Ici c’est un juge européen, sans compétence scientifique. Ailleurs c’est une administration qui décide une norme maximale en nitrates, sur la base de ce qui était détectable dans les années 80. Ailleurs encore, c’est un « cadeau » électoraliste en vue de satisfaire des écolos mécontents d’avoir perdu un précédent bas de fer sur la chasse, etc.
Mais alors, à quoi sert le ministre de l’Agriculture s’il ne peut pas agir sur toutes ces décisions ? À « accompagner » et promettre des « chèques de compensation » ? Les agriculteurs n’ont pas besoin d’être accompagnés, comme des enfants à l’école. Les agriculteurs n’auraient pas besoin de compensation si la concurrence était loyale et équitable, si la réglementation était la même pour tous. Laissez-nous travailler, foutez-nous la paix !
Pris en étau entre les « agritech » (technologies digitales appliquées à l’agriculture) et les « agridiff » (agriculteurs en difficulté), c’est à se demander si un ministre peut se rendre compte des réalités de son agriculture, et du quotidien de la majorité des agriculteurs. Comment est-il possible d’avoir ajouté au nom de ce ministère les termes de « souveraineté alimentaire », alors que cette dernière n’a jamais été autant bafouée ?
FGC est là pour représenter et défendre les agriculteurs et tout particulièrement leur permettre de vivre dignement de leur métier. Nous attirons l’attention des élus de la République sur cette instabilité qui détruit notre métier, et font peser sur la profession une telle inquiétude quant à avenir.
Enfin, la sucrerie d’Escaudœuvres va fermer. C’était peut-être son destin après plus de 150 ans de bons et loyaux services, et après l’abandon des quotas. Mais nos industriels devraient être en train de renouveler et d’investir dans des outils modernes, dans lesquels les économies d’énergies (qui sont devenues un poste plus important que l’achat des betteraves elles-mêmes), seraient maîtrisées. Mais pour cela, il faut de la stabilité et revenir aux outils de régulation comme les quotas que nos concurrents américains n’ont jamais abandonné ! Pour un revenu qui permet de vivre dignement de son métier, l’exception agriculturelle défendue par FGC reste la clé !
Un article paraitra prochainement concernant le conseil stratégique phytosanitaire (CSP). FGC ne vous laissera pas seuls face à l’absurdité administrative et aux surtranspositions !
Contrairement à d’autres structures, FGC ne vit que par les cotisations de ses adhérents. Vous trouverez au lien suivant un bulletin d’adhésion à nous renvoyer afin que FGC puisse recevoir vos cotisations syndicales volontaires pour continuer à vous défendre.
Par Damien Brunelle, Président