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Que vive la dérégulation des marchés !

La Commission européenne a annoncé le 15 septembre dernier mettre fin aux restrictions d’importation des céréales ukrainiennes (blé, maïs, graines de colza et de tournesol) dans les cinq pays limitrophes (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie). Cette décision vaut bien sûr aussi pour les autres pays membres de l’Union européenne (UE), dont la France. Ainsi la libre circulation de ces produits permet de les disséminer dans toute l’Europe. Il revient désormais à l’Ukraine de mettre en place des mesures pour contrôler ses exportations. France Grandes Cultures (FGC) s’interroge face à cette décision problématique qui participe à la dérégulation des marchés et pénalise les agriculteurs français.

Que l’on ne s’y trompe pas : il est difficile de savoir ce que deviennent les importations dès lors qu’elles entrent sur notre territoire. La différence de qualité entre nos grains et ceux de l’Ukraine est évidente (pour rappel, l’Ukraine a été épinglée dès 2019 par l’ONU pour avoir utilisé des produits phytopharmaceutiques de contrefaçon ou prohibés à hauteur d’un quart des produits utilisés !). De plus, les normes qualitatives et environnementales de la France sont bien plus strictes que celles de l’Ukraine, à l’image de l’obligation de mise en place de jachères.

Il n’y a pas de doute sur le fait que le coût de production des céréales ukrainiennes est inférieur à celui des céréales françaises. De ce fait, les importations ne font qu’aggraver les distorsions de concurrence en tirant vers le bas les prix français et en mettant à mal les agriculteurs.

Il ne faut pas non plus s’imaginer que ce sont les paysans ukrainiens qui profitent directement du soutien de l’Europe. Celui-ci sert sûrement de façade derrière laquelle se cache le soutien apporté aux consortiums d’entreprises de plusieurs milliers d’hectare et détenus par de grands groupes étrangers en Ukraine.

FGC est scandalisée par les différences de réglementations entre les deux pays et par le fait que l’Europe cède face à la pression de l’Ukraine alors qu’elle ne protège toujours pas ses propres agriculteurs ! Le syndicat s’interroge également sur le « contrôle des exportations » par l’Ukraine demandé par la Commission Européenne.
Pour FGC, les produits ukrainiens ne respectant pas nos normes n’ont rien à faire sur notre territoire, même en transit !