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Comptes agricoles de la nation : une hausse des prix pour les grandes cultures

Le rapport de la Commission des comptes de l’agriculture de la nation (CCAN) est sorti aujourd’hui. Il fait état d’une hausse des prix pour les producteurs de grandes cultures. En cause, la guerre en Ukraine et le climat.

En 2022, les prix augmentent de façon significative du fait de la guerre en Ukraine : + 24 % en moyenne. La valeur de la production (hors subvention) atteint un niveau jamais atteint ces 10 dernières années. Pour le blé tendre, elle passe d’un résultat négatif à un résultat positif de 53 €/T, chiffres du rapport de l’OFPM 2023 à l’appui.

En parallèle, on observe une baisse des volumes (- 11 % dans l’ensemble). Cette diminution est due à la baisse des surfaces cultivées pour le blé dur et à l’été chaud et sec. Et pour le maïs, la baisse atteint même – 30.2 % (plus forte baisse depuis 1990).
Du côté des oléagineux et des protéagineux, les prix augmentent aussi, mais de façon moindre pour la production d’oléagineux : + 27 % pour les protéagineux contre 2,2 % pour les oléagineux. Pour le tournesol et le soja, cette hausse s’explique par une baisse de la production française, tandis que pour le colza elle est due à la hausse des surfaces cultivées, à celle des rendements et aux difficultés d’exportation du Canada corrélées à la guerre en Ukraine.

Dans le cas de la betterave, les prix continuent d’augmenter à cause d’une campagne mise en difficulté par les conditions climatiques chaudes et sèches.

La CR et FGC se réjouissent des prix supérieurs aux années précédentes. Cependant, il est regrettable pour les agriculteurs de devoir attendre que des difficultés économiques, climatiques ou géopolitiques mondiales surviennent pour espérer atteindre ces objectifs. De plus, cette hausse des prix « cache une baisse des volumes de production, soit une perte de maîtrise de l’outil de production français », souligne François Walraet, représentant de la CR à la CCAN. Elle « n’est malheureusement pas liée à une politique volontariste qui valoriserait les produits français, les protégerait d’une concurrence déloyale ou proposerait une régulation et des prix rémunérateurs sur le long terme aux agriculteurs ».
Pour des prix rémunérateurs, la CR et FGC demandent une déconnexion des prix par rapport aux cours mondiaux ainsi que des marchés régulés au profit des agriculteurs et des consommateurs.